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[La casserole yukihira]

Au Japon, quand on parle d'une casserole à un manche, la casserole yukihira en aluminium nous vient à l'esprit. Elle peut être utilisée pour faire bouillir de l'eau, de la soupe miso, des plats mijotés, des nouilles instantanées et pour la cuisine en général, de sorte que de nombreuses personnes l'utilisent probablement comme une casserole pratique standard.

Les casseroles yukihira doivent leur nom à la légende selon laquelle Yukihira, le frère aîné du célèbre poète et courtisan de la période Heian, Ariwara no Narihira, exilé de Kyoto à Suma (Kobe, préfecture de Hyogo), aurait demandé à des sœurs pêcheuses de puiser de l'eau de mer pour faire du sel avec. L'histoire légendaire des deux sœurs Matsukaze et Murasame, qui étaient des pêcheuses plongeuses, figure également dans le chef-d'œuvre de la pièce de nô Matsukaze, en mémoire de leur amant Ariwara no Yukihira, appartenant à une lignée de noble, qui les avait quittées. L'un des poèmes waka qui fait partie de Cents poèmes, un poème est un cadeau de Yukihira à ces sœurs.

"Adieu, mais je reviendrai sur-le-champ si, comme les pins sur les sommets des montagnes d'Inaba, vous me dites que vous m'attendez"

Ce poème est encore connu de nos jours comme des paroles de souhaits pour faire revenir un chat de compagnie dont on ne retrouve plus la trace.

Il existe deux explications sur le nom de cette sorte de casserole : d'après le nom de Yukihira, ou, d'après son nom qui comporte le mot "neige" (yuki, en japonais) car le sel qu'il avait demandé de préparer aux pêcheuses ressemblait à de la neige dans la casserole. Une autre théorie totalement différente serait que le motif du martèlement pour fabriquer autrefois la casserole ressemble à des flocons de neige.

Les casseroles yukihira qui étaient à l'origine en faïences étaient utilisés pour faire cuire de la bouillie de riz. Il s'agissait d'une casserole profonde en céramique avec une poignée, un couvercle et un bec verseur, et il existait également une marmite en cuivre forgé. Lorsque le riz ou la bouillie sont cuits dans une casserole en terre, la faible conductivité thermique et la lente montée en température permettent à l'enzyme amylase du riz, qui décompose l'amidon en sucre, de bien fonctionner, ce qui fait ressortir le goût sucré et l'umami du riz. Il retient également bien la chaleur, ce qui permet de manger le riz lorsqu'il est encore chaud. Les versions en aluminium de cette sorte de casseroles, légères et peu coûteuses, ont été largement diffusées au milieu des années 1950.

Aujourd'hui, les casseroles yukihira sont disponibles fabriquées dans différents matériaux, dont l'aluminium, le cuivre et l'acier inoxydable. Les casseroles en aluminium sont idéales pour faire bouillir l'eau rapidement en raison de leur conductivité thermique élevée. Il n'y avait pas de couvercle afin que les casseroles puissent être facilement empilés et stockés sans prendre trop de place pour un usage professionnel, dans des restaurants. Le motif martelé sur le fond et les côtés des casseroles yukihira a pour but d'augmenter la résistance et la conductivité thermique de la marmite. Le cuivre est plus cher, mais il offre une conductivité thermique encore plus élevée, une résistance à la stérilisation et à la corrosion. On peut voir la patine du temps, sa couleur passant à une teinte de bonbon au fur et à mesure qu'il est utilisé. Utilisez les casseroles yukihira faites de différents matériaux, chacune ayant ses propres caractéristiques.

Casserole yukihira de Matsuyama Tokojo
https://www.shokunin.com/fr/matsuyama/
Casserole yukihira de Nakamura Douki
https://www.shokunin.com/fr/nakamuradouki/yukihira.html

Références
https://kotobank.jp/word/行平鍋-651647
https://ja.wikipedia.org/wiki/在原行平